Au Cameroun, un train a déraillé à hauteur d’Eseka, entre Yaoundé et Douala, vendredi 21 octobre à la mi-journée. Les wagons étaient bondés car la route était coupée. Dernier bilan de la catastrophe : au moins 75 morts et plus de 600 blessés. Au lendemain du drame, les messages de condoléances continuent à affluer sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Eseka. Et le travail des secours n’est pas encore terminé car de nombreux corps restent coincés sous l’amas de ferraille. Une enquête a été lancée. Sur RFI, le ministre des Transports décline toute responsabilité.
Quatre ministres, dont celui des Transports et de la Santé publique, et les autorités locales de la ville d’Eseka ont tenu une réunion de crise vendredi en début de soirée dans la ville endeuillée. Les circonstances du drame ont été évoquées, ainsi que la prise en charge des victimes. Le bilan est déjà très lourd mais pourrait encore s’aggraver, alors que six autres corps ont été sortis des décombres, dont celui d’un commissaire de police, samedi midi.
Quatre wagons sont toujours coincés dans un ravin avec des personnes prisonnières à l’intérieur. Amas de ferrailles, tôle froissée, bagages éparpillées sur un large périmètre. Des traces de sang sont visibles ici et là. Plus loin, une dizaine de wagons couchés sur les rails au niveau de la gare d’Eseka, dont un qui barre la voie de manière latérale. C’est une scène dantesque.
« Il y avait les vivants, les blessés, les morts »
Policiers, gendarmes, militaires et agents de la compagnie ferroviaire sont toujours à pied d’œuvre pour essayer de trouver d’autres victimes. Un travail difficile qui nécessite une logistique importante. D’immenses grues et des engins de chantier ont été réquisitionnés à cet effet, mais tous ne sont pas adaptés pour soulever ou déblayer des morceaux de ferrailles qui pèsent des tonnes.
Habituellement, le train traverse la gare d’Eseka à 90 km/h. « Le train est passé à vive allure », témoigne sur RFI une habitante qui vit à quelques centaines de mètres de la voie ferrée. Cette dernière s’est rendue sur les lieux du drame juste après l’accident. « C’est la catastrophe totale. Les wagons étaient dans un ravin. […] Il y avait les vivants, les blessés, les morts. On les secourait. Les gens de la ville, les policiers, les gendarmes, tous étaient là. Moi je ne suis pas descendue, j’étais toujours en haut. […] Je suis restée peut-être 30 minutes et je suis rentrée. Après je suis revenue autour de 18h et j’ai encore vu d’autres cadavres qu’on sortait. »
Une prise en charge très laborieuse
Le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a lu une déclaration vendredi à 20h30 à la télévision nationale. Il a dit en substance que le président Biya, actuellement hors du pays, suivait de près l’évolution de la situation et avait demandé au gouvernement de prendre toutes les dispositions pour permettre la prise en charge des quelque 650 blessés.
Cette prise en charge s’est péniblement organisée toute l’après-midi de vendredi, les opérations de secours se déroulent vraisemblablement assez lentement. La ville d’Eseka ne dispose pas de pompiers, ni de plateau technique médical adéquat. D’ailleurs, faute d’un dispositif d’urgence, ce sont les habitants des villages qui ont porté les premiers secours aux passagers du train. C’est une constante dans les témoignages qu’on a entendus ici.
Les secours se sont fait attendre du fait en autres d’une certaine confusion qui a régné à Yaoundé après les premières annonces du déraillement sur les réseaux sociaux notamment. Certains officiels ont d’abord démenti l’information avant de se raviser. De plus, la ville d’Eseka ne dispose pas de grand-chose en termes de logistique ou de personnel qualifié pour gérer un drame d’une telle ampleur. Donc ce sont surtout les riverains, les villageois, les populations qui, par centaines, ont pris l’initiative de voler au secours des accidentés. Autant de réflexes qui ont sans doute permis de sauver quelques vies.
Les premiers éléments de l’enquête
Finalement, la plupart des blessés ont néanmoins pu être transportés dans les hôpitaux des villes voisines de Deya et de Douala, selon des témoins sur place interrogés par RFI. De nombreuses familles sont par ailleurs toujours sans nouvelles de leurs proches et sont à la recherche la moindre information. Selon le ministère français des Affaires étrangères, un Français est mort dans l’accident.
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’accident est survenu après une rallonge inhabituelle des rames du train. Cela fait suite à un afflux de passagers après l’effondrement d’un pont sur la route Douala-Yaoundé, qui a entraîné la rupture de la circulation sur cet axe routier. Ce à quoi le ministre des Transports, Edgar Alain Mebe Ngo’o, répond qu’il fallait faire en sorte que les personnes et les biens puissent continuer à circuler en dépit du blocage de l’axe routier. Concernant les responsabilités dans cet accident, une enquête est en cours assure le ministre, interrogé par RFI.
« Camair-Co [Cameroon Airlines Corporation, ndlr] a pris des décisions opérationnelles : la densification de ses rotations. » Plus de vols, donc, pour assurer la liaison entre les deux villes. « Pour ce qui concerne d’augmentation du nombre des wagons, poursuit le ministre, [la décision] a été prise par les autorités de Camrail [Cameroon railways company] sur la base des avis techniques qui ont été mis en interne. Je précise que ce n’est pas la première fois que Camrail a été amenée à augmenter le nombre de ses voitures. Et puis la gare de Yaoundé était déjà prise d’assaut par plus de deux mille personnes, des voyageurs qui voulaient absolument se déplacer en direction de Douala. Donc pour résumer, la décision d’augmenter le nombre de wagons a été prise en interne par les autorités de Camrail. »
Quant à savoir s’il a lui-même donné le feu vert à cette décision : « Ce n’est pas le ministre qui valide les décisions techniques à ce niveau, rétorque-t-il. Les décisions techniques sont validées au sein de la compagnie de chemin de fer. Ce n’est pas la peine de chercher un bouc émissaire du côté du gouvernement. Et encore une fois, il est prématuré d’imputer quelque responsabilité que ce soit à tel ou tel responsable. Il faut mieux attendre que les enquêtes puissent nous édifier. »
femme et le conducteur sont morts sur le champs. le conducteur, professeur au lycée de Ngoumou qui allais en week-end en a Kribi avec des collègues pour un week-end end à soudainement vu sortir d ‘une voie secondaire la moto. Bien qu’ayant freine, le choc était inévitable. La motos et ses occupants ont été transportés sur une distance de 200m avant atterrir au sol broyés. Les occupant de la petite voiture n’ ont eu la vie sauve que grâce aux airbags et ceintures de sécurité.