L’examen du Permis de conduire sur fond de tension

Samedi dernier, 266 candidats ont composé au centre unique du lycée Général Leclerc à Yaoundé, tandis que certaines auto-écoles manifestaient à l’extérieur.
A l’esplanade du lycée Général Leclerc ce samedi, 23 mai 2015, une dizaine de policiers est en faction. Ils sont prêts à parer à toute éventualité. Quatre classes sont requises ce matin-là au premier étage de l’établissement pour les 266 candidats enregistrés à la session de mai 2015 de l’examen du permis de conduire. Philippe-Fernand Bella, délégué départemental des Transports pour le Mfoundi veille au grain. A 8h50 mn, la sirène annonçant le début de l’épreuve retentit. Le QCM (Questionnaire à choix multiple) va durer une heure. Tout se passe sans anicroches, même si on remarque que, contrairement à l’usage, aucun nom d’auto-école ne figure sur la liste des candidats affichée. Philippe-Fernand Bella réitère que tous les candidats admis en salle sont présentés par les écoles de formation agréées.
A l’extérieur de ce centre unique du Mfoundi, des promoteurs d’auto-écoles manifestent pacifiquement leur désapprobation à ce qu’ils qualifient de « mascarade ». « Non au permis de tuer », « Nous voulons seulement former », lit-on sur quelques pancartes. Ils affirment que les 266 candidats du Mfoundi sont insignifiants par rapport à l’effectif ordinaire qui atteint souvent 1 500 à 2000 par session dans ce département. Les promoteurs dénoncent les “manœuvres gouvernementales” pour maintenir le “business” et le “clair-obscur” autour de cet examen. Ils s’insurgent contre plusieurs dysfonctionnements qu’ils estiment entretenus. L’octroi ou le refus fantaisiste de l’agrément aux promoteurs, les candidatures fictives à l’examen du permis de conduire, la publication tardive des résultats sont autant de griefs dénoncés. Ils soutiennent, par exemple, que les résultats des sessions d’octobre et de novembre 2014 sont toujours attendus dans certains centres : Yaoundé et Eséka.
Samedi dernier, l’examen a eu lieu, mais cela n’occulte guère la profonde crise perceptible autour du permis de conduire. Tandis que Philippe-Fernand Bella et d’autres responsables du ministère des Transports affirment que tous les candidats du Mfoundi sont présentés par les auto-écoles, les promoteurs en grève en doutent et soutiennent que « d’ordinaire 64% des candidats sur l’ensemble du pays viennent du ministère sous le couvert des auto-écoles fictives ou l’utilisation abusive de nos labels ». Thomas Noubondie, représentant du collectif des syndicats du secteur des auto-écoles brandit à cet effet une lettre de dénonciation du promoteur de l’auto-école Djostin qui a écrit au président du syndicat des exploitants d’auto-école du Cameroun pour s’insurger contre le fait que « le service départemental du Haut-Plateau “Baham” a déposé 93 dossiers en utilisant l’entête de mon auto-école pour le compte de la session 2015 ». L’examen du permis de conduire, session 2015 a bel et bien eu lieu samedi dernier
Jeanine FANKAM cameroon tribune

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