Un système d’éducation pour mototaximen

Martial Missimikim. Le président de l’Ong Securoute propose des solutions pour encadrer l’activité des mototaxis à Douala.
Martial-Missimikim–president-Ong-Securoute-jpg Pouvez-vous donner des statistiques en matière d’accidents impliquant des mototaxis ?
Nous n’avons pas les statistiques scientifiques sur les accidents de la route en manière de mototaxis. Par contre nous pouvons vous communiquer nos estimations. Pour le cas par exemple de la ville de Douala, nous estimons qu’il y a environ 120 000 mototaxis. Et que tous les jours il y a en moyenne cinq accidents. On enregistre tous les deux jours au moins un mort. Les données sur les mototaxis ne sont pas consignées parce que la plupart des mototaxis ne disposent pas de pièces administratives. Dès que les conducteurs sont impliqués dans un accident, ils savent qu’ils seront confrontés à des difficultés policières. Ils s’échappent.
Ce mode de transport est-il incontournable dans une ville comme Douala?
Aujourd’hui avec la désintégration de notre système de transport urbain, on s’est rendu compte que le transport par moto est devenu rapidement une bouée de sauvetage. Même si nous reprochons à ce mode de transport un certain nombre de chose, nous constatons que c’est un mal nécessaire. Les motos nous amènent dans des endroits où les voitures n’arriveront jamais. Nous pouvons justifier aussi cela par le fait que l’état de nos routes ne permet pas aux taxis de circuler librement. C’est un mode de transport qui va prospérer jusqu’à ce que l’Etat puisse mettre en place un système de transport fiable, efficace et durable. Un système de transport par bus. Aujourd’hui les services offerts par l’entreprise de transport interurbains dans les villes de Douala et Yaoundé nous semblent très insatisfaisant sur le plan de la qualité et de la quantité. Ce côté doit être résolu pour que les mototaxis puissent être évacuées de la ville. On a pris des mesures pour circonscrire leurs espaces de travail. C’est bien. Mais il faut une alternative pour accroitre la mobilité des populations.
Est-il possible de sécuriser ce secteur ?
Il est possible qu’on puisse amener les conducteurs de mototaxis à respecter les normes de sécurité routière. Mais ça demande tout un processus, un engagement financier et politique de l’Etat. Si nous voulons amener les mototaxis à respecter le code la route, on peut organiser d’autres systèmes d’éducation non conventionnels qui soient différents de celui des auto-écoles qui ont montré leur limite. On peut organiser des concerts gratuits en soirée dans des places publiques, entrecoupés de cours et jeu concours donnant droit à des lots comme des motos. Organiser aussi des distinctions pour des mototaximen qui sont en règle de la réglementation. Une fois que l’on aura constaté que les motos sont en règle pour la plupart, on entame avec la répression. Les autorités de la ville ont toujours mis en avant la répression avant la pédagogie et l’éducation.
Propos recueillis par Mathias .Mouenthias Ngamo

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