La fondation a lancé la première étape de ses activités au Cameroun le 21 novembre 2012
Elles sont huit entreprises qui ont décidé de s’associer au sein de la fondation “Safe Way Right Way”, en collaboration avec la Banque mondiale : Total Cameroun, Brasseries du Cameroun, Cimencam, Alucam, Dhl Cameroun, Guinness Cameroun, Orange Cameroun et Bolloré Africa Logistics. Objectif final, bien résumé par Jean-Pierre Battermann, Directeur général de Total Cameroun, « faire baisser le nombre de victimes sur la route ». Dans cette perspective, du 18 au 21 novembre dernier, la fondation a lancé la première phase de son plan d’action dans les villes de Boumnyebel et Sombo, dans le département du Nyong-et-Kellé, région du Centre. Quatre jours pendant lesquels les usagers de la route ont été sensibilisés aux règles de sécurité routière. Une campagne organisée à l’occasion de la 1ère Journée africaine de la sécurité routière et la 8e Journée mondiale du souvenir des victimes de la route.
Avec la collaboration technique de l’association Sécuroute, “Safe Way Right Way” a ainsi mis en place des checkpoints mobiles sur la base d’un protocole axé sur six points principaux, autant de causes d’accident quand les recommandations ne sont pas respectées : vitesse, alcool, vision, téléphone, fatigue, ceinture de sécurité. Des séances pratiques ont de ce fait eu lieu, au cours desquelles les conducteurs se sont pliés à l’alcootest, ont appris à le faire eux-mêmes, et ont reçu des indications sur les lieux d’approvisionnement, en pharmacie. Selon Fabrice Biolo, chef de mission de Sécuroute dans le projet “Safe Way Right Way”, « nous avons noté que 90% des chauffeurs n’avaient jamais vu un alcootest de leur vie ».
A la fin du contrôle, les usagers ont reçu des gadgets, t-shirts avec des messages préventifs, ainsi que des autocollants pour les véhicules. Les chiffres récoltés dans les checkpoints, lors cette première campagne, ont été communiqués par Ravi Iyer, Dg de Cimencam, lors de la cérémonie : « 171 camions ont été inspectés. En ce qui concerne le taux de conformité, 13 camions sont complètement conformes. 126 le sont entre 50 et 90%. Et malheureusement, 32 camions sont en dessous de 50%. Ce qui représente un facteur de risque élevé. On a aussi réalisé des tests de capacité visuelle. Là, les résultats sont très probants à 96%. Pour l’alcoolémie, les tests sont aussi satisfaisants à 99%. Pour le feedback, tous les chauffeurs qui ont participé à l’opération ont voulu que l’expérience soit renouvelée. L’idée réelle est effectivement de mettre sur pied des checkpoints pérennes sur les grands axes routiers du pays».
Une idée évoquée aussi par le Directeur général adjoint des Brasseries du Cameroun, Julien Garin. Profitant au passage pour rappeler le plan d’action global et la raison d’être de “Safe Way Right Way” : « Nous avons défini un plan d’action partagé entre toutes les sociétés qui font partie de cette fondation. Ce plan d’action comporte un certain nombre d’initiatives. Tout d’abord les checkpoints mobiles que nous pensons reproduire à l’avenir, peut-être en les rendant permanents. Et nous avons défini douze normes d’auto-évaluation pour évaluer nos propres performances en matière de sécurité routière. Une fois que nous aurons atteint les critères voulus, évidemment nous les étendrons aux sociétés qui travaillent avec nous, pour que ces bonnes pratiques soient partagées par le plus grand nombre ».
Chacune des entreprises engagées dans “Safe Way Right Way” ayant ses spécificités, Total Cameroun a présenté à Boumnyebel, devant les autorités locales de l’arrondissement de Ngog-Mapubi, son programme « Princes de la route ». Une opération visant à éduquer les enfants et élèves des écoles situées aux abords de la route contre les dangers de la circulation. Des enfants du primaire ont ainsi dressé un triste bilan des accidents survenus dans la circonscription administrative au fil des ans, avec une sentence : « plus jamais ça ». Et pour mieux marquer les esprits, à la suite, Martial Missimikim, président de Sécuroute, viendra par la suite évoquer les douloureuses circonstances, la mort de son frère, qui l’ont conduit à s’engager dans la prévention routière.